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avec autant d’ardeur que la réforme militaire et, pour ainsi dire, parallèlement à cette dernière. Dès 1902, avait lieu la réorganisation de l’Université de Pékin, qui comprend huit facultés, puis l’École des langues occidentales a été instituée. En 1903, un projet tendant à la modernisation de l’enseignement était élaboré, et le vice-roi Tchang-Tse-Tung, l’un des esprits les plus ouverts et les plus éclairés de la Chine nouvelle, était chargé de réviser les nouveaux programmes d’études. De ce labeur sont sortis les nouveaux règlemens d’instruction, qui ne comptent pas moins de vingt volumes. L’enseignement est désormais organisé en enseignement primaire, primaire supérieur moyen et supérieur, qui correspondent à notre enseignement français primaire, primaire supérieur, secondaire et supérieur. Le cycle des études comprend cinq ans à l’école primaire, quatre ans à l’école primaire supérieure dans les sous-préfectures, cinq ans à l’école moyenne dans les préfectures, en sorte que l’écolier qui commence ses études à six ans n’a terminé ses études secondaires qu’à vingt ans.

Il doit faire ensuite trois ans de stage à l’Ecole supérieure dans les capitales de province, avant la spécialisation à l’Université de Pékin, qui prépare à quarante-six carrières. Dans les écoles primaires, on enseigne surtout la langue chinoise et les classiques chinois ; dans les autres écoles, la majorité du temps est consacré aux sciences et aux langues vivantes. Celles-ci sont enseignées dans l’ordre suivant : anglais, japonais, français, allemand et russe. Dans chaque école, la surveillance est exercée par les élèves eux-mêmes. Chaque semaine un élève est désigné, qui, sous l’autorité d’un surveillant général, est responsable de l’ordre et de la tranquillité dans chaque classe.

Les règlemens étaient à peine parus qu’on les mit en pratique. Tout le monde voulut avoir des écoles Dans la seule province du Petchili, trois mille écoles s’ouvrirent presque d’un coup. Bon nombre de temples bouddhiques furent convertis en établissemens d’instruction. On manquait de professeurs et on dut accepter toutes les bonnes volontés et nombre d’incompétences. Mais bientôt le recrutement s’améliora. Deux mille étudians furent envoyés en 1904 au Japon ; leur nombre s’éleva à dix mille en 1906. Au fur et à mesure de la terminaison de leurs études, ils furent nommés à des emplois. L’École des langues occidentales et l’Université de Pékin fournirent les professeurs