Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 55.djvu/915

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à partir du 1er mars 1910. L’achèvement et l’exploitation du chemin de fer du Hedjaz seraient concédés à une société ottomane. Il en serait de même de l’exploitation de l’usine à gaz de Dolma-Bagtché, à moins qu’elle ne soit remise à la municipalité de Constantinople. La retenue sur les traitemens des fonctionnaires civils, en vue de la retraite, est portée à 10 pour 100 ; l’administration des caisses de retraites civiles, militaires, religieuses, est transférée à la direction du ministère des Finances chargée du service de la Dette publique. Le ministre est autorisé à émettre, pour le service de la trésorerie, des bons à intérêt, dont l’échéance ne pourra dépasser un an, et dont le total est limité à 3 millions de livres. Il peut également contracter des avances remboursables sur les produits de l’exercice courant. Il est autorisé à liquider la dette du Trésor envers la Banque agricole en lui abandonnant, pour leur valeur d’estimation, les terres qu’il possède, et à couvrir le déficit de l’exercice en aliénant les immeubles ou terres domaniaux, ou bien en empruntant à court ou à long terme.

Tels sont les traits caractéristiques de ce budget que Djavid bey a fait précéder d’un exposé au cours duquel il rappelle les sains principes d’une bonne gestion financière et les difficultés toutes spéciales qu’il éprouve à les appliquer à son pays. La nation attend impatiemment qu’on la dote de l’outillage des sociétés modernes ; le commerce et l’agriculture demandent des améliorations ; partout on réclame des écoles ; il faut réorganiser la marine, la gendarmerie, la police. Mais, comme l’équilibre financier est une question vitale, le ministre ne demandera de crédits que dans la mesure la plus restreinte et il espère arriver d’autre part à présenter en équilibre son troisième budget, celui de 1327. Il le fera avec le concours de deux établissemens qui, à des titres et à des degrés divers, jouent un rôle important dans la vie économique du pays, la Banque ottomane et la Banque agricole, dont il est nécessaire de connaître l’organisation et le fonctionnement.


VI. — BANQUE OTTOMANE ET BANQUE AGRICOLE

Plusieurs fois, au cours de notre étude, nous avons mentionné la Banque ottomane et indiqué en particulier le rôle qu’elle a joué dans la conclusion du dernier emprunt. Sa