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de la même garantie ; en 1893, 21 millions de francs d’obligations 4 pour 100 garanties par une redevance fixe que la Société du tombac paie pour son monopole ; en 1894, 40 millions d’obligations 4 pour 100 gagées par une somme de 1 500 francs par kilomètre, à prélever sur la redevance due par la Compagnie d’exploitation des Chemins de fer orientaux jusqu’en 1958 ; en 1894, 200 millions d’obligations 3 1/2 pour la conversion des emprunts 5 pour 100 de 1854 et 4 1/4 de 1871 gagés par le tribut d’Égypte ; en 1896, 74 millions d’obligations 5 pour 100, destinées à faire face aux dépenses extraordinaires de 1895 ; en 1904, 62 millions d’obligations 4 pour 100, et enfin, en 1905, 120 millions d’obligations 4 pour 100 garanties par la surtaxe supplémentaire de un demi pour 100 prélevée, pour compte du gouvernement, par la Dette publique sur toutes les dîmes dont elle a la gestion, par les dîmes des différens sandjaks, par une partie d’excédent des revenus de cinq directions douanières, après prélèvement de l’annuité affectée à l’emprunt des douanes.

Le taux de presque tous ces titres est de 4 pour 100. L’emprunt 3 et demi doit sa situation exceptionnelle au fait qu’il est garanti par le tribut de l’Egypte et profite du crédit de la puissance vassale, supérieur à celui de sa suzeraine : l’annuité nécessaire est versée directement par le gouvernement khédivial à la Banque d’Angleterre. Quant au seul type 5 pour 100, celui de 1896, l’élévation de son taux s’explique par la gravité des circonstances politiques au milieu desquelles il a été consenti. Beaucoup de ces emprunts sont cotés à des cours voisins du pair. Ils sont tous remboursables dans un délai plus ou moins court. La dette convertie unifiée, qui en forme la majeure partie, a vu son amortissement ralenti par les arrangemens de 1903, à cause de la part attribuée au gouvernement ; mais, grâce aux plus-values des revenus concédés, le quart de l’excédent réservé à la Dette suffit pour assurer un amortissement extraordinaire dont les heureux effets se font déjà sentir.

D’après le tableau annexé au dernier exposé budgétaire, le total de la dette turque consolidée s’élèvera au 14 mars 1910 (1er mars 1326) à environ 120 millions de livres turques (2 750 millions de francs), exigeant une annuité de 5 400 000 livres. La Dette flottante officiellement reconnue est d’environ 600 000 livres, dues à la régie des tabacs, pour avance de la part du Trésor dans ses bénéfices, à la Deutsche-Bank et à la Banque allemande