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recrutent donc facilement. Ce qui leur manque, c’est la qualité des chevaux affectés aux troupes de transports ; elle nous a paru laisser beaucoup à désirer ; mais on tend de plus en plus à l’emploi de la traction mécanique et le défaut de bons attelages se fera de moins en moins sentir. Les troupes de communications, compagnies du génie, d’aérostiers, de télégraphistes sont solidement constituées et fonctionnent, dès le temps de paix, sous la direction de techniciens habiles. Le service médical est très largement doté. Les médecins civils, dont quelques-uns ont une grande notoriété, s’empressent d’entrer dans l’armée territoriale, malgré les pénibles sacrifices pécuniaires que leur impose l’abandon de leur clientèle pendant deux semaines par an. Ils sont bien secondés par un personnel nombreux et instruit d’étudians, d’infirmiers et d’ambulanciers, tous volontaires, provenant des hôpitaux. Cette organisation, si bien étudiée, ne fut pas l’un de nos moindres sujets d’étonnement lorsque nous fûmes appelé à voir à l’œuvre plusieurs divisions territoriales.

Pour l’instruction, les territoriaux sont rigoureusement astreints à un certain nombre d’exercices hebdomadaires et à un séjour annuel de huit à quinze jours dans un camp. Les sous-officiers proviennent en grande partie d’anciens volontaires, dont beaucoup ont fait campagne et d’anciens gradés de l’année régulière ; plus tard ces cadres se recruteront directement parmi les territoriaux rengagés. Un très petit nombre de sous-officiers de l’armée active, en tout 3 à 6 par bataillon, servent d’instructeurs. Quelques officiers, surtout dans les grades élevés, sortent de l’armée régulière ; mais la plupart sont recrutés parmi l’élite intellectuelle et sociale de la nation, dans les professions libérales, le commerce et l’industrie ; tous ces hommes, qui ont conscience des dangers qui menacent leur pays, sont animés du patriotisme le plus pur et le plus élevé. Pour le recrutement ultérieur des officiers, on compte sur une institution dont nous parlerons plus loin.

Chaque division territoriale est commandée par un officier général de l’armée régulière, assisté seulement de deux officiers d’état-major de cette armée ; les brigades, ainsi que les artilleries divisionnaires sont aussi commandées par des officiers de l’armée active. Dans les corps de troupe, tous les officiers appartiennent à l’armée territoriale, à l’exception des adjudans de bataillon (sortes d’adjudans-majors) qui sont fournis par l’armée