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fort élevé, mais au moyen d’hommes d’une valeur moindre et d’une instruction militaire moins complète, c’est-à-dire avec le système le plus économique. » La Réserve spéciale répond ainsi à deux besoins : assurer la relève des combattans et contribuer pour une grande part à la composition de certaines unités non combattantes. Elle fut, par suite, logiquement divisée en deux catégories dont le personnel a des obligations militaires un peu différentes. Les réservistes de la première catégorie doivent, après leur engagement, faire une période d’instruction de six mois ; la plupart de ceux de la deuxième catégorie trois mois seulement ; les uns et les autres sont assujettis annuellement à quinze jours d’exercice et à un cours de tir de six jours. Les réservistes spéciaux présens sous les armes touchent les mêmes allocations que les hommes de l’armée régulière ; dans leurs foyers, ils reçoivent une prime annuelle d’une centaine de francs. La Réserve spéciale se recrute : 1° parmi les malheureux qui manquent temporairement de moyens d’existence, plus particulièrement dans la période d’hiver : 2° parmi des jeunes gens qui désirent s’engager dans l’armée régulière et ne remplissent pas encore les conditions voulues ; sur 25 000 engagés annuels dans la Réserve spéciale, 12 000 environ passent dans l’armée régulière.

Toute cette organisation semble bien raisonnée. Depuis que la réforme est accomplie, l’armée régulière métropolitaine compte en unités actives, y compris la garde, 83 bataillons d’infanterie, 68 escadrons, 113 batteries de campagne, 6 batteries lourdes, 34 compagnies du génie de campagne, enfin des troupes de forteresse, des unités de transport, etc. Cette armée peut constituer, pour une action extérieure, une force expéditionnaire, d’une division de cavalerie et de 6 divisions d’infanterie, composées d’hommes ayant tous plus de vingt ans d’âge et au moins une année de service, à 1 exception des réservistes spéciaux, en fort petit nombre, comme nous le verrons plus loin.

La division de cavalerie est formée à 4 brigades de 3 régimens (9 escadrons et 6 canons). Chaque division d’infanterie comprend 2 compagnies d’infanterie montée[1] remplissant le

  1. Chaque bataillon d’infanterie de ligne peut mobiliser, en cas de guerre, une compagnie d’infanterie montée ; les cadres et les hommes qui composent ces compagnies spéciales suivent pendant trois mois un cours d’instruction au camp d’Aldershot.