Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 55.djvu/848

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

situation de l’Angleterre depuis la campagne du Transvaal ; 3° la réorganisation récente de ses forces ; 4° les critiques adressées aux réformes faites par le ministère actuel.


Les forces militaires du Royaume-Uni sont réparties entre l’immense domaine colonial de cette puissance et les Iles Britanniques.

Quelle était leur organisation au moment de la guerre Sud-Africaine ?

En dehors de l’armée régulière et de sa réserve, existaient les forces auxiliaires, divisées elles-mêmes en deux catégories : d’une part, la milice, d’autre part, les volontaires et la yeomanry.

Tous ces élémens ne se composaient que d’hommes servant volontairement.

On s’étonne parfois de voir l’Angleterre, seule en Europe, conserver ce mode de recrutement ; son armée régulière est avant tout coloniale, car elle est destinée principalement à la défense des colonies et à la relève des garnisons d’outre-mer : chaque régiment d’infanterie, en effet, comporte en principe deux bataillons et un dépôt ; un des bataillons est aux colonies, l’autre réside dans la Métropole ; ce dernier fournit la relève ; le dépôt dégrossit les recrues avant de les envoyer au bataillon métropolitain. On admettrait difficilement qu’une troupe coloniale se recrutât par voie d’appel. Aussi, quand on parle dans le Royaume-Uni du service obligatoire, il n’est jamais question de l’appliquer à l’armée régulière.

Pour celle-ci, les engagemens étaient contractés de dix-huit à trente-cinq ans avec faculté de rengagement. La durée de l’engagement n’est pas déterminée par la loi ; elle est jusqu’ici de douze années ; mais le gouvernement est libre de répartir cette période entre l’armée active et sa réserve selon les besoins : pour l’infanterie, par exemple, la durée de présence sous les drapeaux a varié de deux à sept ans, tandis que le temps passé dans la réserve variait de dix à cinq années. La durée du service actif est variable aussi suivant les armes : en ce moment, il est de six ans dans l’artillerie de campagne, de deux à trois dans le génie, etc. Cette latitude laissée au ministre présente certains avantages ; elle lui permet de proportionner le temps de service actif aux difficultés de l’instruction, ce qui réduit au minimum la charge