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REVUES ÉTRANGÈRES

UN FRÈRE DU CARDINAL NEWMAN


Memoirs and Letters of Francis William Newman, par I. Giberne Sieveking, un vol. in-8o illustré, Londres, 1909.


Spiritus flat ubi vult : cette parole mémorable aurait pu servir d’épigraphe à la longue étude biographique, — plus longue que pleine, malheureusement, et parfois même étrangement incomplète, — que vient de consacrer M. Giberne Sieveking à l’un des deux frères cadets du cardinal Newman. Et le fait est que l’on aurait peine à imaginer trois hommes plus profondément opposés, par tout l’ensemble de leurs croyances religieuses et philosophiques, que ces trois Newman John-Henri, Charles-Robert et Francis-William, issus de conditions à peu près pareilles, longtemps admis à partager la même existence, et, d’ailleurs, unis entre eux par une similitude de visage qui doit bien s’être accompagnée de plus d’un trait commun dans leur nature intime et leur caractère. Du second des trois frères, en vérité, je sais seulement ce que nous en apprend le plus jeune, Francis, — dans une lettre si parfaitement « représentative » de l’âme de son auteur que je ne résiste pas au désir de la citer presque tout entière :


J’ai le ferme espoir que, toute ma vie n’ayant été qu’une préparation constante à travailler pour le bien de ceux qui se trouvaient avoir moins d’avantages que moi-même, je réussirai peut-être, dans ma vieillesse, à obtenir des résultats plus considérables, surtout grâce à l’assistance de nobles femmes qui, de toutes les classes de la société, s’élancent au secours