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LE TÉMOIGNAGE

ÉTUDE PSYCHOLOGIQUE ET MÉDICO-LÉGALE


S’il est, en psychologie, une question dont l’intérêt théorique et pratique s’impose à l’attention et à la critique de tout esprit cultivé, c’est bien celle du témoignage. Il n’est pas de problème historique, ni de procès judiciaire, qui, à toutes les époques, ne démontrent l’extrême importance d’un tel sujet.

Posé, en réalité, à tous les momens de la vie sociale, devant l’opinion publique, mais intéressant surtout dans les domaines de la méthode historique, de la pratique judiciaire et de la clinique médico-légale, le problème du témoignage ne peut être abordé avec fruit que par les psychologues, les historiens, les magistrats et les médecins, particulièrement les médecins légistes et les aliénistes ; il ne peut être éclairé que par la collaboration des hommes qui, en vertu de leur pratique professionnelle et de leur expérience psychologique, sont le mieux placés de tous pour recueillir et comparer les documens, pour interroger et observer les hommes, pour méditer enfin sur les conditions objectives et subjectives de la production du témoignage.

Pour exposer le problème dans son évolution, son ampleur et tout son intérêt, il faudrait remonter aux origines de la science du témoignage, et en retrouver les élémens dans les écrits et les traditions des philosophes et des juristes de l’antiquité ; il faudrait rappeler les intéressans mémoires des maîtres