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que nous ne pouvions nous en flatter, et si nous menons à bien cette énorme affaire, il y aura quelque gloire pour nous deux. Bon courage, à ce soir.

M. Lehon est inquiet des mouvemens qui peuvent avoir éclaté en Belgique. M. de Mérode part ce soir.


Ce mardi matin.

Je vois dans les Gazettes, mon cher général, la notification du Protocole du 11 au Congrès Belge : nous allons avoir celle de celui des dettes. Je crois qu’il convient que la France désavoue la fixation des frontières et celle des dettes ; qu’une dépêche de vous charge M. de Talleyrand de notifier à la Conférence que ces deux parties des Protocoles ne sont pas ratifiées ; que la France ne peut concourir à des actes de cette nature faits sans la participation des parties intéressées ou principales, et que la copie de votre dépêche soit insérée demain au Moniteur.

Si vous êtes de cet avis, écrivez-moi un mot et je convoque le Conseil à l’instant même pour en délibérer.

Répondez-moi au plus vite, car, puisque ceci est public et notifié, il est urgent de désavouer ces deux points sous peine de violer tous nos principes et en vérité nos devoirs.


Jeudi matin, 24 février 1831.

Notre longue discussion d’hier au soir dans le Conseil ne m’a pas laissé le temps, mon cher général, de vous entretenir de la conversation que je venais d’avoir avec lord Granville. Il est pourtant nécessaire que vous la connaissiez plutôt que plus tard… Je crois qu’avant d’aller plus loin, il est nécessaire que nous nous recordions sur le point où nous en sommes. Nous verrons s’il faut encore convoquer le Conseil pour ce soir, ou si nous pouvons nous donner un peu de relâche et attendre à demain.

J’espère donc que vous viendrez me voir ce matin le plus tôt que vous pourrez, afin qu’autant que faire se pourra, nous ayons le temps de causer à notre aise.


Lundi matin à 10 heures et demie.

Voici vos dépêches, mon cher général, elles ne changent rien à ma manière de voir que je viens de vous exprimer dans ma longue lettre. Ma détermination restera la même, mais il