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moi cette prédilection. Tout ce qu’il a dit sur l’avantage de désarmer est excellent et il faut encourager cela, aussi bion que le désir manifeste pour le chancelier de s’entendre avec nous sur tous les points. Je pense même qu’il faut l’entamer sans délai sur l’affaire de la Belgique, le bien mettre au fait du parti que nous avons pris sur les protocoles des 26 et 27 janvier, aussi bien que sur l’élection de Bruxelles, les embarras que nous a suscités la candidature de Leuchtenberg, et l’allure gauche, pour ne rien dire de mieux, de lord Ponsonby.

L’Autriche, par sa position, peut nous assister grandement et arranger cette Belgique sans guerre, et nous la faire éviter, ce qui est mon premier vœu et le grand besoin de la France et de toutes les puissances sans exception.

J’ai oublié de vous dire et de dire au Conseil que les Autrichiens, comme troupes de la Confédération germanique, avaient pris possession de Landau comme forteresse de la Confédération, que leur entrée y avait été annoncée par une salve de 101 coups de canon, et que le gouverneur de Landau en avait informé officiellement le général français commandant à Weissenbourg, qui en a rendu compte au maréchal Soult qui m’en a rendu compte hier au soir. Je crois que nous n’avons rien à dire à cela, mais pourtant cela me paraît fâcheux, et il faut aviser à ce que Maison devra en dire à Vienne.


Jeudi soir, 3 février 1831.

Je vous remets, mon cher général, vos dépêches que j’ai lues. Je ne garde que celle de Rumigny relative au duc de Leuchtenberg dont je veux avoir une copie et la correspondance qui paraît destinée à moi seul. Cependant, comme je suis consciencieux, je la leur renverrais si volis croyiez que je dusse le faire.

Nous conviendrons demain, tant de ce qu’il faudra écrire à Rumigny, que de ce que peuvent nous dicter les embranche-mens de cette affaire, qui se complique beaucoup. Voilà l’élection de Bruxelles qui se retarde, et après l’intention si fortement manifestée de la brusquer, ce retard peut donner à penser. Nous verrons.

Quant à la correspondance, elle prouve que l’affaire était engagée pour Leuchtenberg bien avant que nous n’en ayons eu vent, puisqu’elle remonte au commencement de décembre,