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notre position politique, si nous ne voulons pas nous isoler, est d’être bien avec l’Angleterre. Si rien ne vient à la traverse de ce que nous avons fait hier et que vous avez actuellement sous les yeux, la paix ne sera pas troublée ; c’est là l’objet de mes vœux et de mes soins ; mon cœur et mon esprit croient que c’est servir le Roi et la France. Adieu. Mille amitiés.


(Sans date.)

Mon cher général, — Lisez avec la plus grande attention la longue pièce que je vous envoie aujourd’hui : votre bon esprit y trouvera un exposé de doctrines et un résumé de faits qui tendent à prouver uniquement que la Conférence n’a pas été inutile. Ce protocole a été arrêté samedi dernier et je vous l’aurais expédié plus tôt sans les bruits sinistres qui ont été répandus ici. Votre dépêche du 19 me rassure en majeure partie. Aussi longtemps que je vous verrai au ministère, je ne désespérerai ni de la liberté, ni du bon ordre !

Les bases sur lesquelles ces grandes colonnes sociales reposent me paraissent sagement consacrées dans la déclaration que je vous adresse aujourd’hui ; si même elles n’avaient pas été arrêtées avant l’arrivée de votre dépêche du 19, je crois que vous auriez trouvé mauvais que j’eusse hésité à le signer, malgré la recommandation que vous me faites de m’en référer dorénavant aux décisions de Paris. Ce protocole du 19 ne contient rien de nouveau ; il explique seulement les principes qui nous ont guidés et quels sont les résultats naturels auxquels nous sommes conduits. La Conférence se devait à elle-même de répondre par un acte public aux attaques dont elle a été l’objet. Si le gouvernement du Roi s’écartait des principes établis dans ce deuxième protocole, vous verriez l’anarchie et ensuite la barbarie envahir l’Europe.

Adieu, mon cher général : soyez persuadé que malgré la gravité des temps et l’incertitude de l’avenir, il existe des principes d’ordre public qu’il faut savoir soutenir hardiment, même au travers des crises. Je sais que c’est votre symbole politique aussi bien que le mien, et que sans nous voir nous nous comprenons. Mille amitiés.


27 au soir.

Mon cher général, — Il y a eu trop peu de momens entre la solution du grand problème et le départ du jeune Perier pour