la sottise naïve, Brun (l’ours), la brute stupide, Tibert (le chat), Chanteclair (le Coq), etc. Tous ces animaux, lointains ancêtres français de Bagheera, la panthère noire, de Baloo, l’ours, de Kaa, le sage python, d’Akela, le grand loup gris solitaire, de Shere Kan, le tigre, du Bandar Log, le peuple singe, rappelleront aux jeunes lecteurs les Livres de la Jungle, et la fantaisie de Rudyard Kipling renouvelée de notre poésie satirique. Mais ce poème, populaire dans la France du XIIIe siècle, n’était pas entré jusqu’ici dans la littérature enfantine. Elle est bien faite pour elle, cette adaptation de M. L. Tarsot comme aussi l’interprétation de M. A. Vimar, l’artiste à la verve aussi féconde que brillante et d’une inspiration toujours nouvelle.
Parmi les œuvres d’imagination qui prouvent des aspirations généreuses, répondent à une recherche de l’idéal et sont relevées par l’originalité de l’invention, par une observation fine et délicate et par le charme du style, il suffit de signaler celles d’écrivains dont nous n’avons pas à faire l’éloge ici : les Contes Choisis[1], de M. Paul Bourget, — la Peur de vivre[2], de M. Henry Bordeaux, — Pages Choisies[3], de M. Ernest Daudet, tous ces récits publiés par les éditeurs R. Roger et F. Chernoviz, — Ma Tante Giron[4], de M. René Bazin, qui a pour cadre merveilleux le Craonais, cette région qui tient à la fois de la Bretagne et de la Vendée, — Damaris l’Athénienne[5], par M. Henri Guerlin, où l’intrigue la plus dramatique se déroule au temps de saint Paul en pleine décadence athénienne, — Où le grain tombe[6], où se trouve évoquée la parabole évangélique, ces trois volumes de la maison Mame avec les illustrations de G. Dutriac, — Histoire d’une petite fille d’il y a Cent ans[7], par Mme Cremnitz, — les Récits pour les Jeunes filles[8]et ceux tirés du Petit Français[9], de la librairie Armand Colin, comme ceux de la Bibliothèque illustrée d’éducation et de récréation[10], — en France et en Amérique[11], qui comprend, sous ce titre, Geneviève Delmas, Pierre Casse-Cou, Yette et la Rose Blanche. Nous avons plus d’une fois ici même loué la sûreté de goût, l’imagination brillante de Th. Bentzon, la grâce spirituelle et le charme attachant de ses romans, dont les lecteurs de la Revue appréciaient tant l’originalité et l’observation pénétrante, et qui, par les qualités de simplicité, de naturel, d’émotion vraie et de douce moralité, qu’ils laissent percer sous la délicatesse du sentiment, sont tout à fait ce qui convient aux enfans, — pour ne pas dire un mot des Contes de tous les pays[12]et pour ne