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elle s’exprime avec feu et violence contre le gouvernement. une de ses sœurs vient d’arriver d’Amérique et se rend en Belgique, pendant qu’elle (Mme Stoupe) va retourner à Paris ; elle a loué, à M. Roux-Laborie, son ancien logement rue Saint-Dominique, 36. Les discours inconséquens de Mme Stoupe font une loi d’user envers elle d’une grande surveillance, et de la fouiller exactement à son arrivée à Calais ; elle partira dans les premiers jours de juillet, du 4 au 10. — Frith Street, 53, Polio.

« M. COLON, chef d’escadron, bonapartiste forcené qui doit avoir changé de n’om, car on l’a nommé devant moi M. Isoard. Il est très actif et dangereux sous tous les rapports. Je crois qu’il est natif de Beaucaire ; il reçoit de France les plaintes des protestans bonapartistes. Il a des fonds à sa disposition et change de logement tous les huit jours.

« M. SCHMIDT, fils d’un colonel suisse au service de France, se disant Alsacien et étant né à Bérule (Aube). Il a servi dans les armées françaises et a été fait chevalier de la Légion d’honneur en Pologne. Prisonnier ensuite des Anglais, il a passé à leur service ; il porte l’uniforme anglais et la Légion d’honneur ; il annonce un bouleversement en France ; il déclame hautement contre le gouvernement actuel. Il doit se rendre en France et doit même être parti ; il débarquera au Havre. C’est un homme dangereux.

« LA COMTESSE PONTOWSKA. Le gouvernement français ferait bien de laisser rentrer cette insignifiante petite femme dans sa famille, si elle en a une. On blâme ici cette rigueur inutile, envers une femme de dix-huit ans, sans esprit, sans moyens, qui paraît abandonnée par son prétendu mari qui est à Sainte-Hélène. Elle a été renvoyée de France par le commandant de police générale de Calais ; elle est à la veille de tomber dans la misère. Les bonapartistes la représentent, dans le monde, comme une victime de la police. Cette petite dame n’aurait pas les moyens de seconder la plus mince intrigue. — Frith Street, 53, Soho.

« M. GOUBEAUD, ex-peintre du Roi de Rome, bonapartiste avéré ; il ne saurait être dangereux, qu’en faisant des caricatures, et il n’en fera plus, ayant trop d’ouvrage pour perdre son temps. Il est très répandu à cause de son rare talent, fortement appuyé par ses nombreuses pratiques, et soutenu par le prince régnant pour lequel il a fait secrètement quelques portraits de