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EUGÈNE DE GUÉRIN
ET
JULES BARBEY D’AUREVILLY
À PROPOS D’UNE SOLENNITÉ LITTÉRAIRE

Jules Barbey d’Aurevilly est né le 2 novembre 1808, mais les fêtes de son centenaire ont été quelque peu retardées par diverses circonstances : en revanche, elles auront plus d’importance qu’on ne l’avait prévu d’abord, puisqu’on lui prépare aujourd’hui deux monumens, l’un à Valognes dans sa province natale et l’autre à Paris sur son tombeau. Cependant des mains pieuses ont, sans plus de retard, honoré dignement sa mémoire par un autre monument, le plus durable de tous, æic perennius : on a publié sa correspondance avec son ami Trébutien, le bibliothécaire de Caen. Cette correspondance dont on connaissait mainte page, et qui fut célèbre longtemps avant d’être imprimée, nous est désormais accessible dans son ensemble, — ou à peu près[1]. — Or les familiers de Barbey n’ignorent pas qu’en feuilletant jadis le volumineux recueil de ces lettres intimes, il écrivit dans son Memorandum de 1856 ;

  1. Paris. A. Blaizot, 1908. — Les lettres qui furent écrites pendant les dix-huit derniers mois de cette étroite intimité font défaut cependant, sans qu’il nous soit expliqué pour quelle raison.