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LE RÔLE POLITIQUE ET LES SURVIVANCES
DE
LA COMPAGNIE SECRÈTE DU SAINT-SACREMENT

Lorsque la Compagnie secrète du Très Saint-Sacrement de Paris fut obligée de cesser, vers la fin de l’aimée 1665, ces assemblées qu’elle tenait sans interruption depuis le mois de mars 1630, ce fut, nous l’avons vu[1], parce que le gouvernement de Louis XIV, éclairé et aussi, sans doute, stimulé depuis 1660 par les dénonciations des Jansénistes, voulait sa perte. Est-ce qu’en dehors des prévarications délictueuses que les Parlemens de Bordeaux et de Paris avaient condamnées chez les confrères, d’autres délits leur furent reprochés ? Est-ce que d’autres heurts s’étaient produits entre le zèle officieux de la Compagnie et les actes autorisés de l’administration civile ? Nous n’en trouvons nulle trace, et il ne semble pas qu’il y ait eu en effet de tels conflits. Le gouvernement ne se souciait pas beaucoup plus en 1660, ou même en 1666, qu’en 1627, au moment où la Compagnie était née, de ce que nous appelons aujourd’hui ses devoirs sociaux. Peut-être même l’histoire, mieux connue, de l’assistance publique[2], des prisons, de l’instruction, nous montrerait-elle qu’il s’en souciait moins sous Mazarin que sous Richelieu, et qu’il y eut, à cet égard, entre les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, un déchet, qu’expliqueraient surabondamment

  1. Voyez la Revue du 15 octobre.
  2. Voyez Parturier, l’Assistance à Paris sous l’ancien régime, et Camille Bloch, l’Assistance et l’État en France, p. 46 et suivantes.