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que possible, c’est-à-dire soit stable, ait des. surfaces porteuses douées d’une excellente qualité sustentatrice, un bon propulseur, un moteur puissant et léger ; s’il possède cette perfection, il pourra en faire l’usage qu’il voudra ; il pourra aller vite, en emportant un poids considérable, poids qu’il utilisera soit pour véhiculer un poids utile, soit pour augmenter la durée de son voyage ; s’il s’allège, il diminuera sa vitesse, mais la puissance surabondante de son moteur lui permettra de s’élever. En résumé, avec un aéroplane parfait, l’aviateur obtiendra à son gré telle ou telle des qualités qu’il voudra, ou les combinera entre elles, dans la proportion qu’il jugera convenable.

Pour les aéroplanes, la question des difficultés à vaincre n’existe donc pour ainsi dire pas, et les considérations utilitaires gardent entièrement leur valeur. Pour ces appareils, c’est la vitesse propre qui est, comme pour tous, la qualité la plus précieuse ; mais on pourra obtenir les autres sans rien modifier à la construction, et sauf en ce qui concerne l’altitude, sans rien perdre de la vitesse, en l’augmentant même, en même temps que la capacité de transport et les qualités qui en dérivent.

Il n’en est pas de même pour les dirigeables. Certes, pour eux comme pour les aéroplanes, la perfection générale de l’appareil, moteur, hélices, formes peu résistantes, est indispensable à la vitesse et peut aussi exercer une influence heureuse sur la capacité de transport et les conséquences qui en dérivent ; mais un autre facteur intervient, le volume du ballon. Celui-ci exerce sur la capacité de transport une influence énorme, qui masque celle qui résulte de la perfection générale de l’appareil. Si donc en augmentant la vitesse propre on peut indirectement, et dans une faible mesure, augmenter la capacité de transport, on possède pour augmenter celle-ci un moyen absolument indépendant de ceux qui procurent la vitesse.

Ajoutons que ce moyen, il n’y a pas grand mérite à l’employer ; ce n’est pas très difficile d’ajouter à un ballon quelques centaines de mètres cubes, ou même davantage ; je ne vais pas jusqu’à dire que le problème soit d’une simplicité enfantine, mais il est bien peu de chose à côté de ceux qu’il est nécessaire de résoudre pour augmenter la vitesse propre d’un dirigeable.

En conséquence, en ce qui concerne le plus léger que l’air, si au point de vue utilitaire la capacité de transport est une qualité inférieure, elle l’est également au point de vue technique,