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horizontal, longitudinal ou transversal, car les mouvemens de lacet, de tangage ou de roulis, indépendamment des ennuis qu’ils procurent aux voyageurs, et des dangers qu’ils peuvent présenter, sont un obstacle formidable à la vitesse. Dès qu’un dirigeable s’avance par le travers, il présente à l’air une surface énorme, de forme déplorable au point de vue de la résistance, et la vitesse se trouve diminuée dans des proportions invraisemblables.

On pourrait presque résumer en un mot ce qu’on a à dire de la vitesse propre, c’est que, pour qu’un navire aérien possède au suprême degré cette qualité, il faut qu’il soit doué de toutes les autres.

Reste la capacité de transport. Ici la question se présente d’une manière toute différente, selon qu’il s’agit du plus léger ou du plus lourd que l’air.

Pour un dirigeable, c’est simplement une question de volume à donner au ballon. Il ne faudrait pas croire toutefois qu’en augmentant indéfiniment le volume de l’enveloppe à gaz, on pourra augmenter au-delà de toute limite la puissance de transport d’un aérostat. L’augmentation de volume entraîne l’augmentation de la surface d’étoffe, et celle-ci exigera plus de solidité dans un gros ballon que dans un petit, ce qui alourdira le poids du mètre carré de l’enveloppe ; de là un double motif d’augmentation du poids total. Il en sera de même de tous les cordages de suspension et de tous les agrès qui constituent le poids mort. On peut démontrer que, dans des ballons de volume différent, ces poids morts augmentent à peu près comme la quatrième puissance des dimensions linéaires, c’est-à-dire plus rapidement que le volume. Ainsi, avec un ballon d’un volume double, le poids mort sera multiplié non pas par 2, mais par 2, 52 ; avec un volume triple, le poids mort sera multiplié, non pas par 3, mais par 4, 33, et ainsi de suite. Malgré cette condition défavorable, dans les limites de la pratique, on peut dire que la capacité de transport d’un ballon augmente avec le volume. Elle augmente aussi avec l’allégement des moteurs, car si pour une puissance donnée le moteur est plus léger, on peut employer l’économie de poids ainsi réalisée à augmenter le poids transporté ; mais, en général, on préférera profiter de cet allégement pour augmenter la puissance motrice, et par suite la vitesse propre.

Pour un dirigeable, la force ascensionnelle totale est égale au