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CE QUI CONSTITUE LA SUPÉRIORITÉ


D’UN


NAVIRE AÉRIEN




I


On discute beaucoup, depuis quelque temps, pour savoir, parmi les nombreux appareils qui transportent actuellement l’homme à travers l’atmosphère, quel est le type qui présente les qualités les plus remarquables. Les uns sont partisans de l’aéroplane ; les autres, du dirigeable. Dans ces deux camps rivaux et parfois ennemis, l’unanimité est d’ailleurs loin d’exister. Il y a, dans l’aviation, les fervens des monoplans et des biplans, ceux qui préfèrent les aéroplanes sans queue, comme ceux de Wright, ou avec queue comme tous les autres. En aérostation, les uns tiennent pour le type souple, analogue à la Ville-de-Paris ; les autres, pour le type semi-rigide, comme République ; d’autres, enfin, vantent les mérites du type rigide, comme le Zeppelin.

Comment se reconnaître au milieu de toutes ces opinions ? On peut trouver, au point de vue technique, d’excellens argumens en faveur de chacun des tlypes des navires aériens actuels, comme de ceux qu’on pourra ultérieurement inventer ; les spécialistes peuvent indéfiniment discuter sur ces questions. Tout en ayant, en ce qui me concerne, une opinion bien établie, ce n’est pas au point de vue théorique que je compte me placer aujourd’hui ; sans vouloir porter un jugement, il nous paraît utile d’indiquer au moins les considérations qui doivent servir à l’établir. Je voudrais, en un mot, examiner ici quelles sont, au point