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REVUE MUSICALE

JOSEPH HAYDN
D’APRÈS DES PUBLICATIONS RÉCENTES

Un congrès, un volume, un article de Revue, nous l’ont, presque ensemble, rappelé. Vienne a célébré, au mois de mai dernier, le centenaire de sa mort, suivant l’usage ancien et singulier qui veut que tout pays fête l’anniversaire du jour où il a perdu l’un de ses glorieux enfans. Une biographie du maître, par l’érudite Mlle Brenet, vient d’enrichir la collection des Maîtres de la musique[1]. Ici enfin[2], le « père », ou le « papa » Haydn, a reçu l’éloquent hommage de M. de Wyzewa. Et nous montrerons non pas tout à fait quelle contradiction, mais quelle correction imprévue et quel précieux complément les pages de notre collaborateur apportent au très agréable ouvrage de notre confrère féminin.

Les raisons ne manquaient pas jusqu’à présent d’appeler Haydn « le père. » Le quatuor et la symphonie avaient toujours passé pour ses enfans. Mais de la symphonie au moins il semble qu’on ne puisse plus lui reconnaître la paternité tout entière. Il aurait eu, — si familier que soit le mot, il est juste ici, — des « compères, » voire des précurseurs. Les dernières recherches nous ont appris le nom d’un certain Stamitz, ceux, plus anciens encore, de Richter et de beaucoup d’autres. Mlle Brenet elle-même s’excuse maintenant d’avoir fait naguère, dans

  1. F. Alcan, éditeur.
  2. Voyez la Revue du 15 juin dernier.