Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 53.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

souscriptions publiques (7 à 8 millions environ), M. Haldane annonce que l’Angleterre dépensera, dès cette année, 1 700 000 l’r. pour la navigation aérienne appropriée à la défense nationale, et que, l’année prochaine, on fera plus, car il est de toute importance que l’Angleterre marche de l’avant, — et en avant, a-t-il sûrement pensé, en matière d’aéronautique. Il dit ensuite, et cette seconde partie de sa déclaration est pour nous la plus intéressante, que si les appareils de l’étranger se sont développés au point de vue mécanique, cela ne suffit pas au point de vue militaire, — tous les hommes compétens, on le voit, sont en complet accord ; — que, jusqu’ici, les dirigeables rigides semblent seuls utilisables au point de vue naval, tandis que les dirigeables non rigides paraissent mieux appropriés aux services de l’armée ; mais que ces derniers devront pouvoir s’élever beaucoup plus haut pour les services de reconnaissance, quoique de grands progrès aient été faits au point de vue de leur dirigeabilité. « La traversée de la Manche par M. Blériot, ajoute-t-il, les expériences des frères Wright en Amérique montrent que l’aéroplane pourrait devenir un instrument capable de rendre de grands services ; il n’en est pas encore là (le général Brun a dit la même chose), et si l’armée anglaise était dotée de deux cents aéroplanes des types connus aujourd’hui, elle n’en serait guère plus avancée. Les progrès faits dans l’aéronautique, par l’Allemagne et par la France, ne nous inquiètent pas. Les autres nations avaient bien aussi une avance pour les sous-marins et les automobiles ; or, l’Angleterre est aujourd’hui à la tête des nations pour les sous-marins, et bien près d’y être pour les automobiles... »

Citoyens de la Grande-Bretagne, vos consuls veillent. Dormez en paix !


P. BANET-RIVET.