George Sand vient d’être de nouveau rappelée à l’attention du grand public. Dix semaines consécutives, un conférencier de talent, à la parole aussi spirituelle qu’indépendante, a entretenu de George Sand un auditoire nombreux, chaleureux, qui ne se lassait pas de l’écouter[1]. Presque en même temps, en Belgique, une femme distinguée, versée depuis longtemps dans ce grand sujet, l’abordait, — moins amplement il est vrai, — devant le grand public, avec un succès complet[2]. D’autres études se préparent, nous le savons, qui étendront aux « idées » de George Sand l’attention qu’il était jusqu’ici convenu de n’accorder qu’à la femme ou à la romancière. Tant il est vrai que George Sand n’est pas, comme on l’a trop répété, un sujet épuisé. Ce n’est même pas un paradoxe de prétendre qu’à peine commence-t-on à l’étudier comme il mérite de l’être, dans l’ampleur de sa multiple harmonie, et dans la bienfaisance de sa générosité foncière. Celle qu’on a parfois justement appelée la « bonne socialiste » a récolté jusqu’ici, pour ses utopies soi-disant dangereuses,
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GEORGE SAND
LETTRES Á PONCY
I
LA LITTÉRATURE PROLÉTAIRE. — VERS LA RÉVOLUTION (1842-1848)</