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« Cette confédération sera sous la présidence honoraire du Saint-Père.

« L’empereur d’Autriche cède ses droits sur la Lombardie à l’empereur des Français qui, selon le vœu des populations, les remet au roi de Sardaigne.

« La Vénétie fera partie de la Confédération italienne, tout en restant sous la couronne de l’empereur d’Autriche.

« Les deux souverains feront tous leurs efforts, excepté le recours aux armes, pour que les ducs de Toscane et de Modène rentrent dans leurs Etats, en donnant une amnistie générale et une constitution.

« Les deux souverains demanderont au Saint-Père d’introduire dans ses Etats des réformes nécessaires, et de séparer administrativement les Légations du reste des Etats de l’Eglise.

« Amnistie pleine et entière est accordée de part et d’autre aux personnes compromises à l’occasion des derniers événemens dans les territoires des parties belligérantes.

« Fait à Villafranca, le 11 juillet 1859. »


L’Empereur, ayant terminé, dit au roi de Sardaigne : « Voilà ce que je suis décidé à accepter, sauf des modifications de détails que la discussion pourra amener. Je vais envoyer auprès de l’empereur d’Autriche à Vérone. »

Le Roi prit alors congé de l’Empereur et partit. Je m’apprêtais à sortir avec lui et à rentrer à mon quartier général quand l’Empereur me retint, disant qu’il avait à causer avec moi.

Restés seuls, il me dit : « Ce n’est pas tout, il faut savoir si l’empereur d’Autriche a conservé de notre entrevue la même impression que moi et s’il est disposé à accepter les préliminaires ainsi que je les ai formulés. Il faut que je lui envoie quelqu’un qui puisse discuter avec lui, en donnant les développemens nécessaires aux différens points, ce que je ne puis faire dans une note aussi brève, et qui soit autorisé à me rapporter une rédaction définitive. Je ne puis y envoyer un simple officier d’ordonnance. »

Accoudés ensemble sur la fenêtre, où nous fumions, je proposai le maréchal Vaillant. L’Empereur répondit : « Non, il n’a pas assez de décision et n’en finira pas. » Nous pensâmes au général Martimprey. L’Empereur dit ; « Je ne le connais pas assez.