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MONTYON
INTENDANT DE PROVINCE

L’INTENDANCE D’AUVERGNE (1767-1771)[1]

En 1767, continuant de courir la carrière ouverte aux maîtres des requêtes, Montyon devint intendant de province. Il comptait alors trente-quatre ans. Magistrat, il s’était fait remarquer, dans deux ou trois circonstances notoires, par de louables velléités d’indépendance ; courtisan et bel esprit, il s’était mis avec succès au ton du siècle, et, s’il n’avait pas épuisé ce que ses contemporains nommaient la coupe des voluptés, il en avait du moins goûté le fond d’amertume… Pour cet homme distingué, un peu déçu, mais par-là même affermi, le moment semblait donc venu de donner toute sa mesure.

Montyon l’entendit bien ainsi ; la période de sa vie qui s’étend de 1767 à 1771 est celle où il affirmera, avec le plus d’énergie et de suite, un mérite volontairement personnel, une vertu qui ne se contente pas d’être la vertu, mais qui s’efforce encore de paraître originale. Et lui-même confessera plus tard que le moment où il fut le plus près de connaître l’exaltation et l’enthousiasme, fut le jour où il reçut sa commission d’ « intendant et commissaire de parti en la généralité de Riom. »

  1. Ces pages sont tirées d’un ouvrage qui paraîtra prochainement à la librairie Emile Paul : Auget de Montyon, 1733-1820, d’après des documens inédits, par M. Louis Guimbaud.