- The Maid of France, par Andrew Lang, 1 vol. in-8, illustré ; Londres, librairie Longmans, 1909.
M. Anatole France nous dit, dans la préface de sa Vie de Jeanne d’Arc, que les pages « rapides et colorées » de Michelet, au tome cinquième de l’Histoire de France, « resteront, sans doute, comme la plus belle expression de l’art romantique appliqué à la Pucelle. » Et il est bien vrai que toutes les périodes ont leur manière propre d’écrire l’histoire, de même qu’elles ont leur littérature et leur art, et probablement aussi leur philosophie et leur médecine. Avec son goût passionné d’antithèse et de grossissement, le romantisme ne pouvait manquer de prendre un plaisir tout spécial à l’aventure merveilleuse de Jeanne d’Arc, ni de vouloir découvrir, dans cette fille du peuple « romantiquement » promue aux plus hautes destinées, une victime de toute sorte de princes, grands seigneurs, et prélats, qu’elle écrasait de la supériorité de son naïf génie. Puis un autre temps est venu, et à la période romantique a succédé ce qu’on pourrait appeler la période « scientifique, » ou encore « réaliste. » Celle-là s’est donné pour principe, dans sa conception de l’histoire comme dans tout l’ensemble de sa doctrine littéraire, la proposition fameuse empruntée par Renan au P. Malebranche, et suivant laquelle Dieu, — ou plutôt la nature, — « n’agit jamais