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REVUE MUSICALE


{{AN|THÉÂTRE DE L’OPÉRA-COMIQUE : Solange, opéra-comique en trois actes ; paroles de M. Adolphe Aderer, musique de M Gaston Salvayre. — Cent motels du XIIIe siècle, publiés d’après le manuscrit Ed. IV, 6, de Bamberg, par M. Pierre Aubry, archiviste paléographe. (Publications de la Société internationale de musique, section de Paris, chez MM. Rouart-Lerolle et Cie, et chez M. Paul Geuthner, Paris, 1908.)|fs=90%


Solange voulut être un opéra-comique : il convient de s’en réjouir. Mais on peut regretter que Solange, — et nous verrons comment tout à l’heure, — n’y ait pas entièrement réussi.

La pièce est révolutionnaire, par où je veux dire seulement qu’elle se passe à l’époque de la Révolution.

Premier acte. En son beau château, le marquis de je ne sais plus quoi s’entretient avec son domestique des événemens, qui se précipitent, et de la Terreur, qui se répand dans les campagnes. Elle a gagné la contrée, le village, et pour échapper à ses paysans insurgés, le marquis n’a que le temps de sauter dans son carrosse. En sa fuite hâtive, il néglige seulement d’attendre sa fille Solange, qui va revenir du couvent. Elle arrive, après le départ de son père, et les vassaux révoltés pourraient bien faire un assez mauvais parti à la jeune personne, quand passe un régiment allant à la frontière. Le lieutenant Bernier, jeune aussi, le commande, et c’est entre ces deux jeunesses que s’engage ou se noue l’action légère, d’un nœud flottant d’abord et que la fin seule serrera.

En manière de plaisanterie, sentimentale et civique, le peuple décide d’unir à l’officier républicain la petite aristocrate, et le citoyen maire, se trouvant être aussi le chef de l’émeute, procède sur l’heure