Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 50.djvu/702

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

3° Il admet, sous certaines garanties indispensables, le traitement des aliénés dans leurs familles.

4° Il se préoccupe du classement rationnel des malades au point de vue des soins qui leur conviennent en demandant l’organisation prochaine et obligatoire d’établissemens spéciaux pour épileptiques, alcooliques, arriérés, etc.

5° Il encourage les départemens à établir des colonies agricoles et familiales constituant un excellent instrument d’assistance et de traitement pour certaines catégories de malades ;

6° Il favorise le retour dans leur milieu des aliénés guéris en rendant les sorties d’essai faciles et en accordant aux pensionnaires en congé un secours régulier.

7° Il entoure de nouvelles garanties l’administration des biens des aliénés internés dans des établissemens privés.

Ce sont là d’excellens principes dont on ne retrouve aucune trace dans la loi de 1838. Ils font le plus grand honneur à la Chambre des députés de 1907 ainsi qu’au docteur Dubief qui les a présentés. Vigoureusement défendus par notre confrère, ils tendent à amplifier, à développer en France les idées fécondes et généreuses d’Esquirol.

Mais, tout en rendant cet hommage aux promoteurs de la nouvelle loi, nous faisons quelques réserves, surtout à propos de l’article 18 qui, à notre avis et pour des raisons longuement exposées plus haut, aurait besoin d’un remaniement dans le sens de l’établissement d’un contrôle scientifique réel. Ce sera, sans doute, l’œuvre du Sénat, qui, après des modifications indispensables sur plusieurs points, n’éprouvera pas un très grand embarras pour voter le projet de la Chambre, puisque, en 1887, il a déjà fait siens la plupart des principes contenus dans le projet soumis aujourd’hui à son approbation.


JACQUES ROUBINOVITCH.