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aux indigens, qu’ils fussent européens ou indigènes. Plus tard, on eut l’idée d’organiser des hôpitaux spécialement affectés aux indigènes. Mais c’est surtout à partir de 1900 qu’un système d’assistance médicale fut organisé réellement. Le programme qui fut élaboré alors comporte l’établissement d’infirmeries spéciales aux indigènes sur tous les points où le besoin s’en fait sentir, l’institution de cliniques à l’usage des femmes et enfans dans les principaux centres sous la direction de doctoresses, chargées en même temps d’un service de consultations gratuites, l’organisation d’un service de consultations gratuites tant dans les villes que dans les douars et l’installation d’un service spécial destiné à combattre les ophtalmies. Dès aujourd’hui, 70 infirmeries indigènes fonctionnent, des consultations médicales gratuites ont lieu à certains jours déterminés dans toutes les tribus, un corps spécial d’auxiliaires médicaux indigènes a été créé, des mesures prises contre l’ophtalmie et le paludisme. Dans les infirmeries spéciales offrant les garanties nécessaires de solidité, d’hygiène et de propreté, les malades indigènes trouvent un genre de vie qui se rapproche sensiblement de leur mode d’existence ordinaire. Il y a lieu d’ajouter que les notables indigènes auprès desquels ces œuvres sont en grande faveur, offrent fréquemment de fortes subventions soit en argent, soit en nature.

On s’est préoccupé également d’encourager et de rénover les industries d’art indigène, et dans ce dessein, on s’est attaché à développer l’enseignement professionnel et à orienter l’instruction dans les écoles indigènes vers les travaux manuels et les connaissances pratiques. C’est ainsi que, dans les écoles de garçons musulmans, on se livre au travail du fer et du bois ; dans celles de filles, à côté des exercices ordinaires de couture, de tricot, de confection de vêtemens usuels, on enseigne la fabrication des tapis et des broderies indigènes. Des cours spéciaux d’apprentissage ou ateliers de fabrication de tapis ont été annexés aussi à diverses écoles publiques de filles indigènes.

Enfin, il serait bon de compléter ces mesures par la révision et même l’abolition complète de cet ensemble de règlemens qui est connu sous le nom de code de l’indigénat, qui a peut-être eu sa raison d’être autrefois, mais qui a fait son temps et n’est plus en rapport avec la politique indigène inaugurée aujourd’hui. De par ce code ont été attribués d’énormes pouvoirs disciplinaires