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LES
INDIGÈNES ALGÉRIENS

II[1]
LA NÉCESSITÉ D’UN PROGRAMME POLITIQUE NOUVEAU
ET L’AVENIR DES RACES INDIGÈNES


I. Mesures propres à sauvegarder la propriété foncière et la fortune mobilière des indigènes.[2]

La politique de domination et la politique d’assimilation ont aujourd’hui fait leur temps. La première eut sa raison d’être à l’époque où elle fut appliquée ; on peut même dire qu’elle fut imposée par les circonstances. Les administrateurs civils expérimentés faisant défaut, force fut bien, au lendemain de la prise d’Alger, de recourir à l’élément militaire qui offrait, lui, des cadres tout prêts, et il faut bien reconnaître que, sauf quelques défaillances, nos officiers surent remplir, à leur honneur, les fonctions qu’ils avaient dû assumer. Mais le régime militaire appliqué à une colonie ne peut avoir qu’une durée éphémère. La sécurité établie, il doit faire place à un instrument plus souple, plus apte, par une préparation antérieure, à étudier les questions complexes que soulèvent la mise en valeur et

  1. Voyez la Revue du 15 janvier.
  2. Voyez la Revue du 15 janvier.