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progéniture, mais dotés en revanche d’une certaine influence sur l’administration de la chose publique. — Enfin, les non-Germains bien caractérisés, les brachycéphales sans excuse, seront poussés à la stérilité par tous les moyens connus, mais d’ailleurs indemnisés par de larges salaires, dotés de pensions sur leurs vieux jours et traités sans cruauté ni mépris[1].

Considérons quel serait en particulier le sort de la France sous ce régime qui semble renouvelé de l’Inde ancienne et rappelle l’antique constitution de Manou. La France renferme encore, par bonheur, dix millions de citoyens fortement influencés de germanisme, — réserve inestimable de force qui achèverait bientôt de disparaître si notre pays était abandonné à ses propres inspirations, ainsi que l’a surabondamment prouvé M. de Lapouge. Ces Germains, inconsciens de leur privilège natif, seront sauvés par l’organisation pangermaniste et par les procédés sélectifs dont nous venons de donner une idée. L’Artois, la Picardie et la Normandie, en raison de leur passé Scandinave, pourraient vraisemblablement recevoir au bout de quelques années le privilège de la Civitas germanica. — Quant aux vingt millions d’Alpins peu germanisés qui peuplent le centre de notre patrie, ils garderaient, sous le protectorat allemand, leur langue, leur administration et même la forme républicaine du gouvernement, s’ils le désirent : mais tout cela, sous la condition de tendre rapidement vers l’extinction définitive, exception faite pour l’élément germanique qu’ils peuvent renfermer encore et qu’on devra soutirer prudemment de leur sein, afin de grossir les rangs de la caste supérieure. — Enfin les non-Germains que l’on rencontre chez nous vers le Sud-Est et vers le Sud seront très rapidement déracinés par une colonisation germanique conduite avec persévérance et méthode ! — Rien de tout cela ne semble impraticable à M. Reimer ! Ô Français, mes frères, si tel doit être demain le sort de nos descendans, hâtons-nous d’épouser des blondes ; elles feront bientôt prime sur le marché matrimonial !

Afin d’assurer la sélection positive, celle qui doit favoriser la pullulation du Germain de race pure, M. Reimer se rallie, une

  1. M. Reimer les réserverait volontiers à l’exercice des industries malsaines ainsi qu’il arrive dès à présent, dit-il, en Amérique, par simple sélection naturelle. Les travaux des mines ne sont guère exécutés au-delà de l’Atlantique que par des Slaves et des Latins immigrés.