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Il ne faut donc désespérer de rien ; il faut savoir attendre l’occasion et la saisir lorsqu’elle se présente, et, en l’attendant, conserver les uns avec les autres des rapports corrects, courtois, amicaux, que les visites de souverain à souverain entretiennent et manifestent. De bonnes paroles ont été échangées entre le roi Edouard et l’empereur Guillaume, et sans doute ce ne sont que des paroles, mais elles sont utiles, car elles sont dans le présent un signe de détente et elles dégagent les voies de l’avenir.


Nous ne pouvons aujourd’hui que signaler la dissolution de la Chambre italienne : les élections auront lieu le mois prochain. La Chambre aurait pu durer encore quelques mois ; mais il est probable que sa vie aurait été agitée. On sait combien ses déconvenues dans sa politique extérieure ont été pénibles à l’Italie. Le monde politique en fait retomber le poids sur le ministre des Affaires étrangères, M. Tittoni : aussi annonçait-on, pour la reprise de la session, des interpellations qui auraient été pénibles et sans doute stériles. De précédentes séances en avaient donné un avant-goût. M. Giolitti a préféré en appeler au pays. Le pays entendra bien des déclamations, dont quelques-unes seront très véhémentes ; mais personne n’est responsable de ce qui se dit en temps d’élections et, le lendemain, la situation est quelquefois renouvelée. Attendons le lendemain.


FRANCIS CHARMES.


Le Directeur-Gérant,

FRANCIS CHARMES.