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la saison des pluies assez longtemps avant le moment normal.

C’est à propos d’un tremblement de terre ressenti le 19 janvier 1822 en Auvergne et qui s’étendit jusqu’à Paris, qu’Arago observa pour la première fois un contre-coup sur l’aiguille aimantée.

La liaison des séismes avec des actions extra-terrestres a séduit beaucoup de théoriciens. Alexis Perrey s’est naguère acquis une grande notoriété en recherchant si les phases de la Lune, déjà invoquées comme décisives dans les phénomènes les plus variés, n’auraient pas ici une influence directe. Il partait de l’idée que la matière nucléaire de la Terre étant fluide, devait éprouver, comme l’eau de l’Océan, les intumescences des marées. Arago donna un complet acquiescement à cette doctrine et on admit un temps que les séismes sont plus fréquens à l’époque du périgée qu’à celle de l’apogée. L’idée a été reprise plus récemment par l’astronome Julius Schmidt : dans ses Studien über Erdbeben qui datent de 1879, il proclame qu’il y a un maximum de secousses à la nouvelle Lune, un autre deux jours après le premier quartier et un minimum le jour du dernier quartier.

A maintes reprises, on a voulu aussi trouver dans les taches solaires, si remarquables par leur existence éphémère et par leur renouvellement périodique, une relation avec le déchaînement des crises terrestres. On trouverait, dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, la trace de nombreux mémoires sur ce sujet, et ce n’est pas sans étonnement qu’après avoir vu tant de déceptions dans cet ordre d’études, on apprend que de nouveaux chercheurs reviennent au même point de vue. Cette fois, le public a témoigné son intérêt et tous les journaux ont résumé et commenté les observations de M. Moureaux et de ses émules. La statistique montrerait que les momens de paroxysmes séismiques seraient séparés les uns des autres par un intervalle de onze années et que ce même intervalle séparerait les maxima des taches solaires, les maxima d’aurores boréales, les maxima d’intensité des courans telluriques, etc. Mais il semble que si une semblable périodicité existait, on l’aurait depuis longtemps constatée. Nous voyons en outre de graves catastrophes se produire à des intervalles bien variés, comme celles de San Francisco, de Valparaiso, de Messine. Et s’il s’agit non pas de l’intensité, mais du nombre total des secousses, même les plus