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REVUE MUSICALE


Théâtre de l’Opéra : Le Crépuscule des Dieux, de Richard Wagner. — Concerts du Conservatoire : La Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach. — Théâtre de l’Opéra-Comique : Sanga, drame lyrique en quatre actes : poème de MM. E.-Morand et Paul de Choudens ; musique de M. Isidore de Lara.


Mon premier est l’Or du Rhin, que l’Opéra n’a pas encore représenté. Mon second est la Walkyrie. et mon troisième Siegfried. Vous les connaissez l’un et l’autre. Le Crépuscule des Dieux est mon quatrième et dernier. Il est aussi mon tout, au moins de quelque manière, étant non seulement une fin, mais un mémorial et un résumé.

Sans entrer dans le sens intérieur, et qu’on dit universel, de ce drame suprême, en voici, rapportés sèchement, l’argument et les faits. Siegfried, ayant ouvert les yeux et mérité l’amour de la Belle au feu dormant, a résolu, pour se rendre plus digne d’elle encore, d’accomplir de nouveaux exploits. Laissant Brunnhilde à la garde des flammes, il redescend de la montagne. Après avoir longé le Rhin, il arrive au palais des Gibichungen. Là vivent Gunther et Hagen, ainsi que Gutrune leur sœur. Tous deux eurent pour mère Grimhilde, mais Hagen seul est le fils, et le digne fils d’Alberich, le « Nibelung, » ou le nain, celui qui ravit jadis aux filles du vieux fleuve l’or dont le « ring » depuis fut forgé. Hagen, que tourmente le désir de l’anneau, signe et source de toute puissance, fait verser par Gutrune à Siegfried leur hôte, un breuvage d’oubli. Perdant aussitôt le souvenir de Brunnhilde et de son amour, le héros ne voit plus, ne veut plus que Gutrune. Afin de la mériter, il accepte l’étrange mission d’aller chercher Brunnhilde pour Gunther, et cela sous l’apparence, — empruntée par magie, — de Gunther lui-même. En vain la fière Walkyrie