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ma part à toute la famille et mes complimens à M. Grossi[1].

Mauy.

P. -S. — Je vous avais dit dans mon avant-dernière lettre que si vous ne pouviez pas aller à Paris nous resterions ici ; pourquoi donc prendre plaisir à me faire sentir que votre livre est l’affaire de votre vie ? Si je le croyais entièrement, je vous jure que mille lieues ne seraient pas assez entre vous et moi. mais tout en ne le croyant pas tout à fait, je suis en doute. Je désire que vous me disiez bien sincèrement une chose, s’il était nécessaire d’abandonner toute littérature pour toujours ou moi, que feriez-vous ? Si vous préférez la première, il est inutile que vous veniez ici, j’aime mieux ne plus jamais vous revoir. Dieu sait comment je le supporterais, mais j’aimerais mieux être hachée que d’être en seconde à quoi que ce soit.

Adieu.


Claude Fauriel à Mary Clarke.


Lundi, 23 octobre 1824.

Chère amie, je reçois à l’instant votre lettre de mercredi, et j’y réponds à l’instant : elle m’oblige à des réflexions sérieuses dont je regarde comme un devoir de tâcher de vous exprimer quelques-unes. En cherchant à comprendre les motifs de l’aigreur et des reproches dont elle est pleine plus encore que la précédente, à laquelle j’ai répondu hier, je n’en puis voir d’autre que la résolution que je vous ai dit où j’étais de ne point partir tout de suite pour Paris, et de m’arrêter plus ou moins dans le midi de la France avant de retourner dans cette ville. Je vous ni parlé des motifs de cette résolution comme de motifs très graves pour moi, comme tenant à un travail que je regardais comme l’affaire de ma vie. C’est cette expression qui vous a blessée, qui vous a fait croire et dire que je vous sacrifiais à un livre, et je ne sais quoi encore. Chère amie, ces mêmes paroles que je vous ai écrites sont des paroles que je me souviens clairement de vous avoir dites vingt fois, des paroles que vous avez

  1. Tommaso Grossi (1791-1853), Milanais : un des poètes patriotes de ce temps, auteur aussi d’un roman historique, Marco Visconti, de l’épopée inachevée : I Lombardi alla prima Crociata, etc.