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LE
ROMAN DE CLAUDE FAURIEL
ET
DE MARY CLARKE

LETTRES D’AMOUR DE 1822 A 1848


II[1]
(1824-1826)


Mary Clarke à Claude Fauriel


Florence ! ! 1824 (septembre).

P. -S. — Je viens à l’instant de recevoir votre lettre, que j’ai trouvée à ma seconde visite à la poste et qu’ils ont eu l’inhumanité de me refuser la première fois ! Ah ! mon cher ami, comment pouvez-vous dire « si je puis me flatter encore d’être quelque chose pour vous ? » Et qui est-ce donc qui règle toutes mes actions si ce n’est vous ? N’êtes-vous pas le commencement, le milieu et la fin de tout pour moi ? Il est vrai que j’ai écrit que je vous aimais moins, mais primo je n’en suis nullement sûre, car c’est quand je suis dépitée contre vous que je le crois, et alors j’ai une espèce de satisfaction diabolique à vous faire de la peine. Mais cela prouve plutôt que je vous aime et que je ne trouve pas que vous m’aimiez assez. Mais quand je me raccommode avec vous, je vous aime autant que jamais. Je sais bien

  1. Voyez la Revue du 1er décembre.