dans les commissions de classement chargées de désigner les candidats dignes de passer au choix. Désormais, comme corollaire, l’autorité supérieure prononcera les peines de la rétrogradation et du licenciement, après avis d’un Conseil de discipline où les ouvriers auront des représentans. Ceux-ci trouveront-ils jamais une rétrogradation méritée ? Et un licenciement ? Ce règlement démocratique, assez mal accueilli par les intéressés, contribuera-t-il à l’amélioration du rendement des arsenaux ? Nous en doutons fort.
Avant d’établir cette règle nouvelle, le ministre avait consulté les syndicats. Vaine mesure de prudence qui n’empêcha pas les protestations : il n’y eut, paraît-il, qu’un seul tour de scrutin pour l’élection des délégués, et la dépêche ministérielle avait omis de prévoir des réunions préparatoires. Voilà, en effet, deux cas pendables.
Le pouvoir central doit ramener les ouvriers au sentiment plus exact de leurs devoirs. Il faudrait d’abord augmenter le nombre des ingénieurs, qui, absorbés par des besognes multiples, alignent des chiffres, confectionnent des états, rédigent des rapports, mais ne paraissent point dans les ateliers. Or, partout où l’officier fait défaut, le relâchement se produit. « Écrasés de travail, a déclaré M. Ripart, ingénieur en chef, devant la Commission de la Chambre, les ingénieurs des ports ne peuvent assurer le service ; les études traînent ; les ouvriers attendent des ordres que les ingénieurs surmenés ne peuvent leur donner en temps utile, la main-d’œuvre continue à être gaspillée, l’outillage à ne pas être tenu à la hauteur du progrès… » Ces observations, parfaitement justes, sont corroborées par les chiffres. On compte, à Cherbourg, 18 ingénieurs de tout grade ; à Brest, 20 ; à Lorient, 14 ; à Rochefort, 12 ; à Toulon, 25. Nombres manifestement insuffisans pour assurer le service dans des conditions acceptables.
Enfin, la surveillance n’a pas l’activité nécessaire dans l’enceinte des arsenaux. Jadis, de nombreux gendarmes exerçaient un rigoureux contrôle aux issues. Les postes fournis par l’infanterie de marine échelonnaient des sentinelles sur toute l’étendue du port. Un incendie éclatait-il ? L’alarme aussitôt donnée empêchait le fléau de s’étendre. Mais la marine, ne disposant plus de ces troupes, a réduit le nombre des sentinelles et celui des rondes. Peu à peu, la surveillance s’est