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L’examen de l’ordre de l’armée B, en date du 16 pour la journée du 17 septembre, montre à quel point a été éludée l’improvisation qui devait être, pour le haut commandement de cette armée, l’occasion d’affirmer sa valeur militaire pratique.

L’ordre en question débute ainsi :

« L’armée B, étant rappelée vers le Nord-Ouest, rompra le contact avec l’ennemi, demain 17 septembre. Mais, afin d’assurer la liberté de ses mouvemens, elle commencera par un mouvement de défense agressive ( ? ) et se retirera ensuite par échelons successifs. »

L’ordre définit ensuite les emplacemens à occuper par les grandes unités, le 17 septembre à six heures du matin, au moment où la manœuvre doit commencer.

D’après cela, quatre divisions sur cinq seront disposées sur une seule ligne, de 12 kilomètres environ, face à l’Est, la 8e division tenant la droite vers la Bouquetière ; la 9e, vers Pouxieux ; la 10e, à Luçay-le-Mâle et la division coloniale, à Roland ; enfin, la 4e brigade de cavalerie, à l’extrême droite, près de Plaineffe, et la 5e brigade de cavalerie, à l’extrême gauche, vers le moulin des Mardelles.

Etant donné que le chef du parti bleu avait surpris le secret de l’ordre de retraite, c’était le cas, ou jamais, de disposer les troupes de l’armée B sur deux lignes, la seconde débordant les ailes de la première.

En vertu de l’ordre en question, la 7e division dut se porter, à six heures également, de ses cantonnemens du 16 septembre sur Montrésor, pour prendre position entre ce bourg et le village de Villeloin, puis à midi, rompre sur Saint-Quentin et Chedigny, à une quinzaine de kilomètres plus loin vers le Nord-Ouest.

Ainsi disposée à 20 kilomètres de la ligne de bataille, la 7e division ne sera d’aucune utilité pour son armée, que celle-ci avance ou recule. C’est à Ecueillé qu’était la place de la 7e division, car de ce point elle pouvait agir, en attaque ou en contre-attaque, sur l’aile gauche (Sud) du parti rouge.

Afin d’expliquer le choix étonnant de Montrésor comme position dévolue à la 7e division d’infanterie, on a prétexté qu’il fallait envoyer, le même jour, cette division à Saint-Quentin, en prévision de son embarquement en chemin de fer.

La raison est faible, car si la 7e division eût été à Ecueillé,