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POÉSIES

LE PASSÉ



LA DETTE


Les bienfaisans aïeux qui nous ont donné l’être,
Eux par qui nos regards s’ouvrent au jour doré,
Sur notre âme vivante, âme qu’ils ont fait naître,
Ont un droit éternel, idéal et sacré.

Il convient que leur nom au soleil retentisse :
Eux qui mirent en nous le souffle harmonieux
Et pour nous ont créé la langue, c’est justice
Qu’avec des mots émus notre voix parle d’eux.

L’intime faculté de mémoire ou de rêve,
Doux pouvoir déposé par eux sous notre front,
Doit servir à sauver leur existence brève,
Portée ainsi par nous dans les jours qui viendront.