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que l’état physique de la duchesse ait réagi sur le moral. On sait que l’aventure finit tristement : la duchesse fut arrêtée et il fut reconnu qu’elle était dans un état intéressant. Le roi Charles X adressa à l’empereur Nicolas la prière d’accorder sa protection à la duchesse, retenue en prison, et il fut prescrit à l’ambassade de Russie à Paris de prendre discrètement sa défense et de chercher à obtenir quelque soulagement de son sort.

Depuis le commencement de l’année 1833, l’horizon politique de l’Europe s’assombrit grâce à la rupture ouverte entre la Porte et l’Egypte. Les aspirations à une indépendance complète du pacha Mehemet-Ali se manifestèrent par une insurrection de celui-ci contre le sultan de Turquie.

Dès que ce conflit vint à surgir, le vice-chancelier s’empressa de faire connaître à Pozzo di Borgo les vues de la Russie dans cette question. Il les résuma en disant : la politique de l’Empereur est « un système de conservation. » Elle désire le maintien de l’Empire Ottoman sur le Bosphore et les Dardanelles et met tous ses efforts à éviter une catastrophe dans cette partie de l’Orient. Le Cabinet de Saint-Pétersbourg propose au gouvernement français de se joindre à lui pour atteindre ce but. Dans ce cas, il usera, de son crédit auprès de Mehemet-Ali pour l’arrêter, et le maintien de la paix en Europe sera assuré. Toutefois, si le Cabinet des Tuileries saisissait cette « première marque de confiance » de la part de la Russie, pour proposer une « médiation collective » dans les affaires d’Egypte, ce projet devrait être immédiatement décliné par l’ambassadeur.

Le Cabinet français commença par affirmer son adhésion complète aux vues du gouvernement russe sur la question d’Orient ; il exprima, lui aussi, le désir d’éviter toute catastrophe sur le Bosphore. Mais les agens français en Orient semblaient, dans leur conduite, s’inspirer de principes différens. L’amiral Roussin, ambassadeur de France près de la Porte, intriguait sans cesse contre la Russie : il proposa même au Sultan d’introduire la flotte française dans la mer de Marmara. En Egypte, les agens français favorisaient presque ostensiblement la politique envahissante de Mehemet-Ali. S’il n’entrait pas dans les intentions du gouvernement français de contribuer à la pacification de l’Egypte et au rétablissement de la paix avec la Porte, le comte Pozzo di Borgo devait s’abstenir de toute ouverture au sujet d’une action commune de la Russie et de la France pour