Les quarante-huit lettres que nous publions sont adressées à Mme de Lessert, à la réserve d’une (lettre IV) adressée à Thérèse Le Vasseur, et de trois (lettres I, XIX et XX) écrites à Mme Boy de la Tour.
Celle-ci, bien connue par l’hospitalité qu’elle offrit à Rousseau à Môtiers-Travers, après la condamnation d’Émile, s’appelait Julie-Anne-Marie Roguin. Née à Yverdon le 21 novembre 1715, elle mourut le 13 septembre 1780. Cette Vaudoise avait épousé, le 3 mai 1740, un Neuchâtelois, Pierre Boy de la Tour, né en 1706, mort en 1758 à Lyon, où il était négociant.
De ce mariage naquirent cinq enfans :
1° Jean-Pierre (1742-1822).
2° François-Louis (1744-1819).
3° Madeleine (1747-1816), épouse, dès 1766, d’Etienne de Lessert. C’est elle que, dans les lettres qu’on va lire, Rousseau appelle tantôt « Madelon, » tantôt sa « cousine. »
4° Julie (1751-1826), qui épousa en 1778 Nicolas-Emmanuel Willading : c’est la « tante Julie » de Rousseau.
5° Elisabeth, la cadette (1754-1781) épousa Guillaume Mallet ; Jean-Jacques lui réserve le surnom de « grand-maman ».
Madeleine de Lessert eut huit enfans, dont plusieurs sont mentionnés dans nos lettres. Telle Marguerite-Madeleine, née en 1767, et qu’à deux reprises (lettres XLV et XLVI) Rousseau appelle aussi « Madelon. » C’est pour elle que furent écrites les Lettres sur la botanique dont il sera fréquemment question.
La plupart des lettres adressées par Rousseau à Mme Boy de la Tour ont été publiées en 1892 par M. Henri de Rothschild (Calmann-Lévy). En revanche, les lettres adressées à sa fille, Mme de Lessert, étaient demeurées inédites, à la réserve de deux passages que nous indiquerons. Grâce à