pagodes de Sriringam comptent parmi les monumens les plus remarquables du Sud de l’Inde ! »
Mais j’ai dû me rendre à l’évidence. « L’homme de guerre » avait cent fois raison. Déshonorés par un affreux badigeon blanc, les temples de Çiva et de Vichnou affligent autant par leur mauvaise conservation que par leur manque de grandeur. Seuls les chevaux cabrés du Mandapam de la sixième enceinte méritent de retenir l’attention par le style et la beauté de l’exécution. Il faut admirer pareillement le perron et le pavillon de pierre, en façon de char attelé de deux chevaux. Aussi bien vous ferai-je grâce d’une description détaillée. Il n’est pas un des ouvrages classiques consacrés à l’architecture indienne, pas un guide, pas un manuel, où ces pagodes ne soient étudiées dans le détail. Langlès en donna jadis un plan exact. Schnaase, Lassen, Cuningham, Fergusson ont tout écrit sur les particularités de leur architecture. Quant aux photographies des ensembles et des détails, les ouvrages sont sans nombre qui les ont vulgarisées.
Mais le Roc de Trichinopoly vaut qu’on s’y arrête. L’ascension n’en est point pénible, et la vue que l’on a de son faîte, est telle que l’on n’éprouve aucun regret d’avoir gravi ses innombrables degrés. Figurez-vous une puissante masse de gneiss, debout, en plein quartier nord de la ville, le quartier des Brahmes, à quatre-vingts mètres en surplomb. La montagne évidée constitue une ville aérienne où s’étagent les temples, les magasins, les salles de lecture, où les paliers se succèdent entre les galeries banales, la pagode vénérée de Çiva Thayoumanaver et le pagotin culminant où trône le Pouléar, c’est-à-dire le bienveillant Ganésa, le fils de Çiva et de Parvati, avec son corps de Silène et sa tête d’éléphant sommée d’une tiare. Le Roc de Trichinopoly, la Maleycotta, le Fort, a sa porte d’entrée à l’angle de deux rues encombrées à toute heure par les gens et les bêtes, piétons, zébus errans, charrettes à bœufs qui s’y pressent. Telles sont ces deux voies dites du Grand Bazar et du Bazar de la Chine. Du porche monumental, où s’accrochent les échoppes, les pieds-droits sont flanqués de Dieux en basalte, debout, en attitude de prière, sur des socles où les éléphans sculptés se font face. L’escalier obscur, à larges marches rapportées ou taillées dans le roc, commence et se continue entre deux murailles sombres, avec, de place en place, des paliers carrés à