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Après avoir, au nom des droits de l’épiscopat, combattu la primatie du Pape, Doellinger et ses disciples s’abandonnaient à certaines thèses qui portaient atteinte au prestige de l’épiscopat. et si leur effort pour empêcher le progrès dogmatique eût été victorieux, c’eût été au prix d’une révolution dont la hiérarchie tout entière aurait subi l’ébranlement. Cette révolution se préparait à Munich ouvertement, publiquement. Le roi Louis II prenait chaudement parti pour Doellinger et pour le Franciscain Hoetzl, futur évêque d’Augsbourg, qui, dans une brochure, s’essayait à disculper Doellinger d’être un hérétique ; la foule, dans les rues, se disputait les portraits de Doellinger, de Strossmayer, de Gratry, de Dupanloup ; et un comité se formait à Munich contre les « nouveautés romaines. » Il y avait là matière à réflexions pour les évêques allemands de la minorité.

En ces semaines de printemps, si tristes pour eux, on les vit très sincères, très dignes, très préoccupés de cantonner dans l’enceinte du concile un débat dont une presse mal informée s’occupait beaucoup trop ; on observa surtout que, soucieux de l’indépendance de l’Église, ils ne s’associaient pas aux démarches, par lesquelles une certaine fraction de l’opposition appelait à la rescousse l’intervention des Etats. Sans bouderies, sans menaces, ils s’attachaient à. remettre sous les yeux du concile les difficultés qui obscurcissaient la question de l’infaillibilité ; quatre brochures avaient pour but d’y insister.

Deux étaient d’origine autrichienne. L’une avait pour auteur le cardinal Rauscher, l’autre venait de l’entourage du cardinal Schwarzenberg. Une troisième, signée de Hefele, évêque de Rottenburg, s’efforçait d’établir que le pape Honorius avait erré, et qu’un concile l’avait condamné. La quatrième, qui s’intitulait simplement : Quaestio, était l’œuvre d’un jésuite italien, le Père Quarella ; elle se résumait en un syllogisme : la majeure énumérait les diverses prérogatives que la puissance papale comportait ; la mineure alléguait que, pour les exercer, il suffisait à la papauté d’être une monarchie mitigée ; donc, concluait-on, nui besoin d’un pape absolu, d’un pape infaillible.

Ketteler goûtait ce travail, le fit imprimer, voulut le répandre ; des excès de zèle, au Vatican, s’opposèrent à cette diffusion ; alors Ketteler protesta, eut gain de cause, et la prose de Quarella put circuler dans le concile. L’état d’excitation, dans lequel on vivait, la contrariété même qu’avait causée à Ketteler