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que ceux qui les reçoivent savent que, dans un délai plus ou moins court, ils seront échangés contre de la monnaie. Ceux qui y ont recours n’ignorent pas qu’il serait déraisonnable et particulièrement dangereux, en temps de crise, de vouloir créer un signe monétaire qui ne reposerait pas sur une base indiscutable.

Des émissions de certificats furent faites par la chambre de compensation de New-York en 1860, 1861, 1863, 1864, pour 7,22, 11 et 17 millions de dollars. En 1873, le comité des prêts de la chambre de compensation de New-York autorisa l’émission de certificats portant intérêt à 7 pour 100 et gagés par des effets ou titres comptés aux trois quarts de leur cours : il en fut créé pour 26 millions de dollars, dont il ne restait plus un seul en circulation au mois de janvier 1874. A la même époque, la chambre de Philadelphie en avait émis pour 7 millions. En 1884, à la suite des nombreuses faillites de banques qui s’étaient produites l’année précédente, un grave malaise financier se fit sentir ; au mois de mai, d’importans établissemens : la Marine national bank, la Second national bank, la Metropolitan national bank et d’autres suspendirent leurs paiemens à New-York. La chambre de compensation y autorisa l’émission de certificats d’emprunt analogues à ceux de 1873, portant intérêt à 6 pour 100 ; du 15 mai au 6 juin, il en fut créé pour 25 millions de dollars, dont les quatre cinquièmes étaient remboursés le 3 octobre suivant. Voici le modèle d’un de ces certificats :


N° $ 10 000.

Comité des prêts de l’association de la Chambre de compensation de New-York.

Il est certifié par les présentes que la Banque nationale… a déposé entre les mains du Comité, conformément à la décision prise par le Comité en sa séance du 14 mai 1884, des titres (securities) sur la garantie desquels le présent certificat est émis. Ce certificat sera reçu à la Chambre de compensation en paiement de soldes dus par un membre quelconque de l’Association pour la somme de 10 000 dollars. Lorsque la banque dépositaire ci-dessus désignée restituera le présent certificat, le Comité le recevra à titre de paiement de l’obligation contractée par ladite banque et lui restituera une quantité proportionnelle des titres déposés par elle en garantie.

(Suivent les signatures des membres du Comité.)


Lors des embarras monétaires de 1890, les chambres de compensation de New-York, Boston, Philadelphie émirent de nouveau des certificats dont le total s’éleva à une trentaine de