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à Jérusalem. » 8 Octobre, à trois heures de l’après-midi, départ de Beyrouth : Sidon, Tyr, la plaine d’Acre. Le 12, entrée en Terre Sainte. Lamartine s’attendait à trouver une terre nue, rocailleuse, stérile : il est agréablement surpris. Il admire cette « suavité grandiose » de la Judée qui le fait souvenir du Poussin et de Claude Lorrain. Le soir, arrivée au couvent des Pères latins de Nazareth. Le lendemain, visite à la maison de la Sainte Vierge. Le 14, vallée du Jourdain. Lamartine boit de l’eau du Jourdain, excellente, mais un peu chaude : il en emplit des bouteilles pour ses amis. Émotion profonde à voir le pays qui fut celui du Christ. « J’ai toujours aimé à parcourir la scène physique des lieux habités par les hommes que j’ai connus, admirés, aimés ou révérés. Le pays qu’un grand homme a habité et préféré pendant son passage sur la terre m’a toujours paru la plus sûre et la plus parlante relique de lui-même… Et c’est l’homme des hommes, l’homme divin, etc. » Le 15, Tibériade et retour à Nazareth. Le Mont Carmel, Caïpha. Réception chez les Malagamba : la beauté de mademoiselle fait sur Lamartine une vive impression. Repos au monastère du Mont-Carmel, et départ le 23 octobre, au lever du soleil. A Jaffa, où il est régalé de cavalcades et admirablement accueilli par le vice-consul Damiani, Lamartine apprend que la peste est à Jérusalem. Route par Rama. Rencontre d’Abougosh. Arrivée au couvent de Saint-Jean du Désert. Le 28, sous les murs de Jérusalem, journée passée à faire le tour de la ville. Le 29, entrée dans Jérusalem, promenade par les rues étroites et misérables, visite à l’église du Saint-Sépulcre, méditation au tombeau du Christ. Les jours suivans, vallée de Josaphat, Jéricho, rives du Jourdain, la Mer Morte qui n’a « rien de triste et de funèbre, » retour à Jérusalem. Le 3, Lamartine reçoit, sous les murs de Jérusalem, des lettres qui le rassurent sur la santé de sa fille, mais Julia ayant ajouté au bas de la lettre de sa mère qu’elle ne veut pas qu’il aille en Égypte, il modifie son itinéraire et se décide à revenir par la côte de Syrie. Le 4, il repart de Saint-Jean du Désert. Le 5, il retrouve à Beyrouth Julia « florissante de santé : » on l’a attendu pour la visite au monastère d’Antoura dans le Liban.

De ce rapprochement, une différence se dégage aussitôt : celle des dates. Toutes celles que Lamartine indique dans le Voyage sont fausses. Ce n’est pas le 8 octobre qu’il est parti de