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LAMARTINE EN 1830
ET LE
VOYAGE EN ORIENT
LETTRES INÉDITES[1]


APRÈS LES HARMONIES

L’année 1830 marque, dans l’histoire de Lamartine, la grande coupure.

Le poète vient de traverser la meilleure époque de sa vie, l’époque heureuse, dix années de calme et de sérénité[2]. Marié, suivant son cœur et suivant la raison, avec une femme qu’il aime et qui mérite hautement sa tendresse, il a trouvé dans cette union tout le bonheur qu’il en attendait. L’Italie, où l’appellent ses fonctions de secrétaire d’ambassade, n’a pas cessé d’être pour lui la terre d’élection. Sa pensée, quand elle se reporte vers la maison de famille, à Mâcon, à Milly, s’y rencontre avec celle d’une mère chérie et vénérée uniquement. La carrière de diplomate, où il était entré sans beaucoup de goût, a

  1. J’adresse mes très vifs remerciemens à M. Charles de Montherot, petit-neveu de Lamartine, qui m’a confié les lettres de Lamartine à sa femme conservées au château de Saint-Point ; — à Mme la baronne de Noirmont, fervente admiratrice du poète, qui m’a permis de puiser dans sa précieuse collection d’autographes lamartiniens ; — à Mlle Laure Le Tellier, petite-nièce de Félix Guillemardet, l’ami de Lamartine, qui a bien voulu extraire de ses papiers de famille et me communiquer l’admirable lettre sur la mort de Julia ; — à MM. Emile Ollivier et Robert Vallier qui, au nom de la Société propriétaire des œuvres de Lamartine, m’ont donné les autorisations nécessaires pour cette publication.
  2. Voyez, dans la Revue du 15 septembre 1907, notre article : Lamartine intime de 1820 à 1830.