lors n’aurait pas besoin de faire feu. Toute troupe, digne de ce nom, ne sera pas chassée d’une position par l’artillerie seule. L’expérience des précédentes guerres est là pour le prouver. L’action simultanée et superposée du feu de la mousqueterie et de l’artillerie est indispensable. Dans les conditions actuelles, la cavalerie devra faire un usage continuel de son arme à feu, il faut lui ôter de l’idée qu’elle ne peut rien contre l’infanterie et que ses chances de succès sont limitées à des occasions favorables. C’est là une absolue nécessité.
Une cavalerie qui sait attaquer à pied peut produire des effets décisifs, alors que son action à cheval serait nulle. Le général de Bernardin cite l’exemple de la bataille de Bapaume, le 3 janvier 1871. La 7e brigade appartenant à la 3e division de cavalerie, se trouvait sur le flanc, en fait, sur les derrières des troupes françaises. Elle n’a pas pu venir en aide à la 25e division d’infanterie, qui était sévèrement engagée. Si elle avait été capable d’agir énergiquement par le feu sur les derrières de l’armée du Nord, les conséquences eussent été considérables.
Dans l’avenir, la cavalerie devra compter avec des effectifs plus considérables que par le passé. Elle suppléera au nombre par une grande dépense de munitions, et renforcera la puissance de son feu par une arme à répétition. Il est indispensable que la cavalerie soit dotée d’une meilleure arme que la carabine. Si son instruction de tir est moins complète que celle de l’infanterie, en revanche, plus que celle-ci elle a le caractère des troupes composées de soldats de métier. L’infanterie par son système d’organisation se rapproche des milices. Elle ne peut pas avoir la solidité des armées du passé, ceci est tout à l’avantage de la cavalerie, luttant à pied contre l’infanterie. A l’appui de sa thèse, le général de Bernardhi détaille la composition des unités. Un escadron de guerre, dit-il, déduction faite des cavaliers qui gardent les chevaux, met pied à terre 70 carabines. Si le contingent est également divisé dans l’escadron, ces 70 hommes appartiennent aux trois classes et ne comprendra que huit réservistes. Il n’y aura donc que 20 recrues, les deux moitiés du reste étant des hommes dans leur deuxième et leur troisième année de service. Ces 70 hommes sont encadrés par trois officiers, généralement tous de l’armée active et aidés par huit sous-officiers et un trompette qui appartiennent aussi à l’active. Vis-à-vis d’eux, une section d’infanterie au pied de