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sont le fusil, la mitrailleuse et le canon (c’est avec intention que le mot « carabine » n’est pas écrit), il faut qu’elle soit armée avec le fusil d’infanterie, comme l’est aujourd’hui toute la cavalerie anglaise.

Le cheval doit être envisagé comme le moyen de manœuvrer rapidement en transportant à toute vitesse les armes à feu à l’endroit convenable. Le combat à cheval sera l’exception. Le combat à pied passe au premier plan.

Est-ce à dire que la cavalerie doit être transformée en infanterie montée ?

Bien loin de là !

Les officiers de cavalerie qui ne veulent pas abandonner les anciens erremens s’obstinent à vouloir créer cette confusion. La cavalerie est une arme, l’infanterie montée en est une autre. Celle-ci a pour objet d’éclairer son infanterie, de vivre en étroite liaison avec elle, en un mot, de remplir le rôle que nos règlemens attribuent actuellement à la cavalerie divisionnaire. Elle peut se servir des petits chevaux et des mulets inutilisés par la conscription. C’est l’arme essentiellement dépendante de l’infanterie, qu’elle éclaire à courte distance.

La cavalerie est l’arme indépendante par excellence, celle qui ne reçoit que des instructions et dont les chefs agissent avec la plus grande initiative. Elle ne doit pas être tenue en laisse ni ralentie par des soutiens. Dans une étude sur la cavalerie, il ne peut donc pas être question d’infanterie montée. Nous admettrons que cette infanterie montée, créée au moment de la mobilisation dans chaque régiment d’infanterie ou bataillon de chasseurs, rendra disponibles les escadrons de cavalerie divisionnaire, augmentant ainsi le nombre des escadrons des divisions de cavalerie indépendante.

Toutefois, il doit rester entendu que, tant que l’infanterie montée ne sera pas formée, il faudra attacher à chaque groupement d’infanterie une certaine proportion de cavalerie pour assurer le service de la sécurité rapprochée.

Nous étudierons donc la cavalerie dans ses deux principaux modes d’action : l’exploration et le combat.

Dans une étude intitulée Cavaliers et dragons, la Revue des Deux Mondes du 15 décembre 1902 (page 767), s’exprime ainsi : « Aujourd’hui, les divisions de cavalerie indépendante se heurteront immédiatement à des rideaux