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PAYSAGES DE GRÈCE[1]


XI. — OLYMPIE

Ville de fêtes, de jeux athlétiques, de pompes religieuses, Olympie était peut-être le lieu de toute la Grèce qui m’attirait le plus. Les Odes triomphales de Pindare me l’avaient parée de si éclatantes images ! Et j’avais feuilleté autrefois quelques-uns des livres somptueux qu’on lui consacra, — les planches, les illustrations, les descriptions des ruines et des statues : il m’en était resté un éblouissement.

L’histoire aussi me fournissait des motifs d’enthousiasme. A partir du VIIe siècle, cette bourgade de l’Elide a été véritablement le centre de l’hellénisme, centre religieux, centre civilisateur ! Autour du sanctuaire de Zeus, environné d’un grand nombre d’autres qui perpétuaient la mémoire des plus anciennes légendes, les Grecs des colonies, mêlés à ceux du continent, venaient, tous les quatre ans, fraterniser dans la communauté d’un grand culte. Ainsi se raffermissait en eux la conscience de la race. Le luxe qui se déployait dans ces panégyries solennelles, l’athlétisme, les courses, les expositions d’œuvres d’art, les récitations de poésies, de morceaux d’histoire et d’éloquence, toutes ces manifestations de la force, de la grâce, de la richesse, de

  1. Voyez la Revue des 15 avril et 1er juin.