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cas où le ventilateur viendrait à s’arrêter ou à ne plus fonctionner convenablement, au contraire de ce qui se passe avec les dirigeables du type classique, France, Ville-de-Paris, etc. ; 2o de relier beaucoup plus solidement qu’on ne l’a fait jusqu’alors la nacelle au reste du dirigeable, au moyen de câbles en fils d’acier combinés, conformément aux recommandations de Dupuy de Lôme, en triangles indéformables. Enfin, la nacelle, comme la carcasse, étant constituée par des tubes d’acier de haute résistance, on voit qu’en fin de compte, le métallisme de leur construction et l’impression de sécurité qui en résulte se présentent comme un des caractères les plus frappans du Lebaudy et, en général, des dirigeables Julliot.

C’est que leur éminent constructeur a été dominé, dans ses travaux, par deux grandes préoccupations : d’abord, la réunion aussi étroite, aussi solide, aussi rigide que possible, de la nacelle au ballon, non pas à l’aide des systèmes de suspension usités jusqu’alors et qui faisaient ressembler les ballons dirigeables à « des vessies portant quelques ficelles et quelques lattes, » mais au moyen d’un réseau savant de câbles et de tubes d’acier aussi résistans et aussi légers que possible, — nous venons de dire comment il s’y est pris. — Ensuite, l’adjonction au dirigeable d’un vaste système de plans stabilisateurs destinés à assurer la rectitude de la marche et, surtout, à empêcher le tangage, problème que personne jusqu’alors, il faut le reconnaître, n’avait su ou pu résoudre.

Ces plans qui, pour le Lebaudy, dont le tonnage est exactement de 2 950 mètres cubes, couvrent 185 mètres carrés, — dont 150 affectés aux surfaces horizontales, — sont constitués par des toiles tendues sur des cadres en tubes d’acier, comme la carcasse elle-même. Le plus important de tous est le plan horizontal que forme une grande toile tendue sur cette carcasse, toile qui couvre près de 100 mètres carrés et qui, en asseyant, pour ainsi dire, le ballon sur l’air, lui permet de résister aux mouvemens de tangage que font naître à chaque instant les mille remous dont l’atmosphère est toujours le siège, surtout dans le voisinage du sol. Ensuite vient le premier des plans verticaux : une bande de toile de 10 mètres carrés, tendue sur la partie arrière d’une sorte de quille métallique qui fait corps avec la carcasse et sert à la renforcer. Puis, supportée par une poutre armée, articulée avec la plate-forme et placée à son