même, si l’on employait, à la place de gouvernails, des hélices à axe horizontal (hélices sustentatrices). Conclusion : le lest est toujours le véritable palladium des aéronautes. — On conçoit aisément, d’ailleurs, qu’un gouvernail horizontal n’aura pas la même action au centre (gouvernails de centre) qu’aux extrémités du ballon (gouvernails de queue et de tête) : dans le premier cas, la composante verticale de la pression du vent agissant sur un bras de levier presque nul, le ballon monte ou descend suivant la verticale ; dans le second, cette composante agissant à l’extrémité d’un long bras de levier, l’axe du dirigeable s’incline, et celui-ci prend, toujours dans le plan vertical, une direction oblique, ascendante ou descendante, suivant l’inclinaison donnée au gouvernail.
Quoi qu’il en soit, les moyens directs, curatifs que nous venons d’indiquer et dont on use pour affaiblir les effets du tangage, n’ayant, on le voit, qu’une valeur fort relative, la question se posait de recourir, si possible, à des moyens préventifs, c’est-à-dire à des organes de stabilisation fixes, de formes et de dimensions convenables, convenablement placés et faisant corps avec l’aéronat. Cette question est aujourd’hui résolue et les plans fixes, horizontaux ou verticaux, que l’on voit attachés à la carène des dirigeables Lebaudy, von Parseval, Zeppelin, Italia, etc. n’ont pas d’autre but. Leur emploi devait, d’ailleurs, s’imposer tout naturellement : le corps de l’oiseau, celui du poisson, ne portent-ils pas des plans de ce genre qui semblent faciliter le glissement dans l’air ou dans l’eau et s’opposer à toute déviation hors de la trajectoire ? N’est-ce pas aux plans fixes passant par son axe longitudinal (plans d’empennage), et placés très en arrière du centre de gravité, que la flèche doit de voler constamment suivant la tangente à sa trajectoire ? Les torpilles automotrices capables de fournir une vitesse de 30 nœuds, soit 15 mètres à la seconde, ne doivent-elles pas leur parfaite stabilité à un empennage placé à l’extrémité arrière ? Et la stabilisation par des plans fixes n’a-t-elle pas depuis longtemps fait ses preuves dans la navigation sous-marine ? Leur rôle, du reste, se conçoit aisément. Comme dans la navigation maritime, l’action des plans verticaux, combinée avec celle du gouvernail de direction, a nécessairement pour effet d’assurer la rectitude de la route, en réduisant au minimum les déviations de la trajectoire réellement décrite par rapport à la trajectoire à décrire ; elle amorti