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nombreux remous, elle mordra moins facilement, d’où, encore, diminution de la force de propulsion. Mêmes résultats, d’ailleurs, si elle était placée à l’avant ou à l’arrière de la carène. Le mieux, semble-t-il, serait donc de l’installer dans l’espace libre compris entre la nacelle et la carène, ce qui présenterait, au point de vue de la stabilité, des avantages dont il sera question plus loin. Malheureusement, où qu’elle soit, elle aura toujours une poussée excentrique par rapport au centre de gravité de l’aéronat et par rapport à l’axe de la carène, dans le voisinage duquel se trouve le centre de résistance à l’avancement, d’où, quand elle tourne dans un sens déterminé, des effets de roulis, de tangage et de giration fort gênans. Rien ne vaut donc le système de propulsion employé dans le Lebaudy, savoir : deux hélices placées à gauche et à droite de l’aéronat, tournant avec la même vitesse et en sens contraire, qui aspirent et refoulent l’air sans rencontrer d’obstacles et dont les efforts secondaires s’annulent les uns les autres, les mêmes avantages étant évidemment attachés à l’emploi de deux paires d’hélices.

Quant à la permanence de la forme de la carène, on conçoit facilement que si l’étoffe n’est pas toujours très bien tendue, des poches tendront à se former et se formeront à l’avant, aux points où la résistance est maximum. L’air, alors, au lieu de glisser sur l’étoffe, s’arc-boutera en quelque sorte contre elle, ce qui augmentera la résistance à la marche, souvent dans d’énormes proportions, et provoquera sûrement des variations brusques dans la stabilité du système. Il pourra même arriver que le ballon se replie sur lui-même ou s’écrase en accordéon, d’où une catastrophe presque inévitable. Les ingénieurs, à l’heure actuelle, n’ont guère à leur disposition, pour éviter ces inconvéniens, que deux moyens : d’abord, la substitution aux enveloppes d’étoffe, déformables par nature, de carcasses métalliques parfaitement rigides et, par suite, indéformables : c’est la méthode allemande, sur laquelle nous reviendrons plus tard, que le général Zeppelin a fait sienne et qui, à côté d’avantages encore un peu problématiques, a l’immense défaut d’alourdir considérablement l’aéronat. Ensuite, l’emploi du ballonnet : c’est la méthode dont, en 1872, Dupuy de Lôme avait déjà montré la sûreté et l’efficacité.

Le ballonnet, on le sait, est une sorte de grande poche, généralement semi-elliptique, placée à la partie inférieure de la